Méditation guidée “Nourrir la Joie” (2)

Cet exercice est facile et agréable à pratiquer, et il donne de très bons résultats. Grâce à lui, les gens qui débutent dans la pratique de la méditation peuvent commencer à goûter la joie pure qu’elle apporte.

De plus, ceux qui ont déjà pratiqué depuis de nombreuses années peuvent utiliser cet exercice pour nourrir aussi bien l’esprit que le corps et continuer à progresser sur le chemin de la méditation.

J’inspire, je sais que j’inspire.
J’expire, je sais que j’expire.
J’inspire
J’expire.

J’inspire, ma respiration devient plus profonde.
J’expire, ma respiration ralentit.
Profond
Lent.

Conscient de mon corps, j’inspire.
Détendant mon corps, j’expire.
Conscient du corps
Détendre le corps.

Calmant mon corps, j’inspire.
Prenant soin de mon corps, j’expire.
Calmer le corps
Prendre soin du corps.

Souriant à mon corps, j’inspire.
Soulageant mon corps, j’expire.
Sourire au corps
Soulager le corps.

Souriant à mon corps, j’inspire.
Relâchant les tensions du corps, j’expire.
Sourire au corps
Relâcher les tensions.

Ressentant la joie (d’être en vie), j’inspire.
Etant heureux, j’expire.
Ressentir de la joie
Etre heureux.

Restant dans le moment présent, j’inspire
Appréciant le moment présent, j’expire.
Etre présent
Apprécier.

Conscient de la stabilité de ma posture, j’inspire.
Appréciant la stabilité, j’expire.
Posture stable
Apprécier.

Quelques précisions :

La première étape (j’inspire, j’expire) sert à identifier la respiration. Au moment de l’inspire, le pratiquant doit reconnaître l’inspire. Au moment de l’expire, il doit reconnaître l’expire. En se concentrant sur la respiration pendant quelques minutes, le pratiquant cessera naturellement de penser au passé ou au futur, d’avoir des pensées qui partent dans tous les sens. Ceci est possible parce que l’esprit du méditant est tout entier avec la respiration, dans son travail à reconnaître l’inspire et l’expire. Ainsi le méditant devient un avec la respiration. L’esprit n’est plus perturbé par l’angoisse ou par le flot de pensées. Il n’est qu’un esprit qui respire.

La deuxième étape (profond, lent) est d’observer l’inspire devenir plus profond et l’expire plus lent. Ce phénomène apparaît de lui-même et ne demande aucun effort de la part du méditant. Respirer et en être conscient (comme dans la première étape) provoque naturellement une respiration plus profonde, plus lente, plus régulière. En d’autres termes, la respiration est de meilleure qualité. Quand elle devient régulière, calme et rythmée, le pratiquant commence à ressentir de la paix et de la joie dans le corps comme dans l’esprit. Arrivé là, le méditant commence à expérimenter la méditation comme une nourriture de joie.

La troisième étape (conscience du corps tout entier, détendre tout le corps) ramène l’esprit chez lui dans le corps avec l’inspire. L’esprit se familiarise avec le corps. La respiration est le pont qui relie l’esprit du méditant à son corps et inversement. La fonction de l’expire est de décontracter tout le corps. En expirant, le méditant permet aux muscles de ses épaules, de ses bras et enfin de tout son corps de se détendre, tant et si bien qu’une sensation de confort le gagne. Cette étape doit être pratiquée pendant au moins dix inspires et dix expires.

La quatrième étape (calmer le corps, prendre soin du corps) a pour effet d’apaiser les fonctions du corps sur l’inspire. Sur l’expire, le méditant manifeste une compassion sincère pour les besoins du corps. S’il continue à pratiquer la troisième étape, la respiration aura un effet totalement apaisant et aidera le méditant à traiter le corps avec le plus grand soin et le plus grand respect.

La cinquième étape (sourire au corps, soulager le corps) détend tous les muscles du visage. Le méditant envoie un demi-sourire au corps tout entier, rafraîchissant comme une cascade d’eau glacée. Soulager le corps, c’est se sentir léger. A ce stade de l’exercice, le corps tout entier est nourri par la compassion du méditant.

La sixième étape (sourire au corps, relâcher les tensions du corps) est dans la ligne de l’étape précédente. Ici, la respiration aide à disperser toutes les tensions qui resteraient dans le corps.

La septième étape (ressentir de la joie, être heureux) fait prendre pleinement conscience au méditant, pendant l’inspire, du sentiment de joie. C’est là la joie d’être en vie, d’être en bonne santé (ce qui est la même chose que de vivre dans la pleine conscience), d’être capable de nourrir le corps en même temps que l’âme.
L’expire apporte un sentiment de bonheur. Etre assis en ne faisant rien d’autre que de respirer en pleine conscience est un grand bonheur. Un nombre incalculable de gens s’agitent dans tous les sens comme des yoyos dans des vies débordées sans avoir la chance de goûter à cette joie du méditant.

La huitième étape (moment présent, moment merveilleux) ramène le méditant au moment présent sur l’inspire. Le Bouddha a enseigné que le passé est déjà passé et que le futur n’est pas encore arrivé ; que la vie se trouve dans ce qui se passe maintenant. Demeurer dans le présent, c’est revenir à la vie dans toute sa réalité. Ce n’est que dans le moment présent que le méditant est vraiment en contact avec les merveilles de la vie. La paix, la joie, la libération, la nature de Bouddha et le nirvana ne sont nulle part ailleurs. Le bonheur réside dans le moment présent. L’inspire aide le méditant à être en contact avec ce bonheur. L’expire lui donne aussi beaucoup de bonheur et c’est pourquoi il dit « moment merveilleux ».

La neuvième étape (posture stable, apprécier) maintient le méditant dans la posture assise qu’il a adoptée. Cela permettra à une posture qui n’est encore ni très droite ni très belle de le devenir. Une posture assise stable procure soulagement et plaisir. Le méditant devient maître de son corps et de son esprit, il n’est pas tiré à hue et à dia par les diverses actions de son corps, de sa parole et de son esprit où il aurait pu autrement se perdre.

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